La réserve intégrale du Lauvitel, commune de Bourg d’Oisans, a été créée en 1995 et elle s’étend sur une surface de 689 ha. Elle s’étale de l’altitude de 1500 m (niveau du lac) à 3100m, niveau des névés et glaciers. L’accès en est difficile et doit se faire en bateau sur le lac. La forêt dans le périmètre de la réserve est composée d’épicéas et il n’y a plus aucun travail sur celle-ci depuis 1920. Elle est riche en bois mort par endroits. Les autres habitats sont le lac, la pelouse, les névés et des pierriers. Le projet ATBI (All Taxa Biodiversity Inventory) est d’inventorier tout le vivant dans un espace. L’ATBI du Lauvitel a débuté en 2013. A ce jour, il a été inventorié 523 plantes vasculaires, 488 papillons, 285 champignons, 208 lichens, 109 hyménoptères et 29 mammifères. Les travaux sur les coléoptères du Lauvitel datent de 27 ans. Ils ont commencé avec Jacques COULON en 1993 puis se sont poursuivis avec Bruno DODELIN, Fred CHEVAILLOT, Hervé BOUYON, Rémy SAURAT. La logistique et les collectes sont assurées par le Parc National des Ecrins. Les techniques d’inventaire utilisées : chasse à vue, pièges Barber, pièges vitre, pièges colorés (cela a mal marché), chasses aux UV, tamisage de litière. Le bilan : 6 000 spécimens récoltés dont 75% ont été identifiés. Ils représentent 411 espèces dans la réserve et 425 espèces dans la réserve et ses abords. Des espèces classiques d’altitude ont été récoltées comme des Carabidae du genre Nebria. D’autres espèces peu fréquentes ont été trouvées et notamment : Coccinella magnifica, myrmécophile (Formica rufa) ; Sphaerites glabratus (Fabricius, 1792)- Hydrophiloidea, Sphaeritidae- ; Leptinus testaceus P.W. Müller, 1817 – Staphylinoidea, Leiodidae- ; Cyrtanaspis phalerata (Germar, 1847) – Tenebrionoidea, Scraptiidae. Quelques nouveautés en Isère : Drycoetes alni (Georg, 1856)- Scolytinae- ; Ptinus coarcticollis Sturm 1837 -Ptinidae- ; Corticarina parvula (Mannerheim, 1844)-Cucujoidea, Latridiidae. Les limites de l’étude : détermination, techniques, milieux négligés (mousses), diversité des pièges, limites du terrain (falaises). Il faut noter la montée en puissance des ATBI, car elle fournit des références et permet de trouver des espèces nouvelles. Il est à signaler une faune aquatique faible, probablement en raison du très grand battement du lac : il a une profondeur de 40 mètres et le battement est de 20 mètres.
Lire également l'Etude sur les ATBI d'ABERLENC, BLANDIN et alii qui mentionne l’inventaire en cours de réalisation au Lauvitel.
En complément, Benoit DODELIN & Benjamin CALMONT réalisent actuellement la liste rouge des coléoptères saproxyliques d'AuRA.