La seconde partie du livre, intitulé « Un regard scientifique », est signée par Denis Richard et Pierre-Olivier Maquart. Elle recense les études qui permettent de conclure, de manière scientifique, à la disparition des insectes. On se souvient notamment de cette enquête publiée en Allemagne en 2017 (Hallmann C.A. et al). Elle indique que " 76,7% de la biomasse des insectes volants ont disparu en 27 ans (1989-2016) " dans 63 spots inclus dans des réserves naturelles mais environnés de champs agricoles utilisant des pesticides. Les enquêtes recensées identifient les causes multifactorielles de ce déclin général des insectes : extension des zones artificielles, intensification des pratiques agricoles et pastorales, usage des insecticides, épandages d’engrais azotés, réduction des surfaces et de la qualité des milieux humides de toute nature, extension des monocultures sylvicoles. Mais au-delà de ces constats, cet ouvrage indique des pistes d’actions à mener et nous donne de timides raisons d’espérer.
En conclusion, un livre de synthèse utile sur un sujet propice aux simplifications de toute sorte. Il expose notamment des vues intéressantes sur des sujets quelquefois ignorés des entomologistes. Il est ainsi fait mention des apports excessifs d’azote et leurs conséquences sur les communautés végétales et les populations de papillons, pollinisateurs, criquets et autres insectes, tous étroitement liés aux végétaux les plus pauvres…
La première partie du livre se conclut par la citation du titre d’un article d’un naturaliste belge, Raymond Nyst : « Préserver la nature passe par la colère ». Si la colère peut être mauvaise conseillère, les leçons tirées de l’expérience entomologique et la démarche scientifique nous poussent quelquefois à être légitimement et utilement en colère !!!
GD